Travailler à son compte

En 2016, la jeune génération souhaite voler de ses propres et le désir d’indépendance est bien plus préoccupant que la sécurité de l’emploi : pour plus de la moitié d’entre eux (52%), travailler à son compte est le choix de carrière le plus intéressant selon l’Agence France Entrepreneur, devant « être salarié d’une TPE ou grande entreprise » (33%) et loin devant « être fonctionnaire » (15%).

 21% des actifs en France ont moins de 30 ans. Appelée tour à tour « Génération Y », « Millenials », « Digital natives », la nouvelle génération se veut singulière. Mais c’est surtout le monde dans lequel les travailleurs évoluent qui a changé. Face à la mondialisation de l’économie, à la montée du chômage et à la crise, les jeunes ont soif d’indépendance et d’épanouissement au travail.

Aspiration n°1 : être son propre patron

52% jugent ce choix de carrière le plus intéressant de tous. Chez les moins de 30 ans, l’AFE note également que 36% ont déjà été dans une dynamique entrepreneuriale au cours de leur vie : en d’autres termes, ils ont créé leur entreprise ou ont eu l’intention de le faire. Cette culture entrepreneuriale est tout à fait spécifique à la génération Y et beaucoup moins marquée chez leurs ainés.

32% des jeunes souhaitent créer une entreprise un jour

Soit 1/3 des moins de 30 ans. 12% désirent passer à l’acte durant ces 2 prochaines années. Bien sûr, tous les intentionnistes ne franchiront pas tous le pas. Mais la tendance se fait de plus en plus forte ces dernières années. Pour preuve, le nombre de créations d’entreprise portées par des jeunes de moins de 30 ans est en forte croissance depuis 12 ans et ces derniers représentent aujourd’hui 24% des créateurs d’entreprise . Leurs raisons sont diverses mais la création d’entreprise est avant tout motivée par le désir de s’épanouir professionnellement.

Tous les Français de tous âges ont été concernés par cette croissance. Néanmoins elle a été plus forte pour les moins de 30 ans que pour leurs aînés avec +143% entre 2002 et 2014 contre +208% entre 2002 et 2014 pour les moins de 30 ans.

Ce qui motive les jeunes

Si les principales motivations des jeunes à créer leur entreprise est le désir de s’épanouir professionnellement, d’être indépendant, le sens du challenge et l’envie de gagner plus d’argent, pour autant, la création intervient dans un contexte de recherche d’emploi et à une période de réorientation professionnelle. Face aux obstacles professionnels (chômage, manque d’épanouissement, manque de conciliation vie pro/vie perso, attentes non comblées, expériences malencontreuses…) germe ainsi l’idée de monter sa boite dans les esprits des plus jeunes.

La création intervient dans des secteurs d’activités plutôt traditionnels : commerce, construction, activités scientifiques et techniques… Toutefois, 47% des jeunes se disent « innovants » dans ces secteurs, par rapport aux produits qu’ils proposent sur leur marché, aux procédés de production, au marketing ou à leur organisation. Globalement, ils portent un grand intérêt au numérique et aux nouvelles technologies, sont familiarisés avec les voyages et les réseaux sociaux, et ils sont naturellement tournés avec des projets sociaux, collectifs et environnementaux avec une forte implication communautaire. Autant d’intérêts qui peuvent avoir un impact sur leur projet professionnel et leur manière d’entreprendre.

Entreprendre dès l’école

Malgré le fort désir d’indépendance des jeunes, ceux ayant bénéficié de cours sur la création d’entreprise durant leur cursus s’inscrivent davantage dans une dynamique entrepreneuriale que les autres. Ces programmes spécifiques permettent une meilleure réflexion sur le projet.

Plusieurs actions ont été mises en place par le gouvernement pour favoriser l’entrepreneuriat chez les jeunes, tel qu’entre autres, le statut d’étudiant entrepreneur. Chaque année, le nombre d’étudiants créateurs augmentent. Durant l’année universitaire 2015-2016, 1427 statuts ont été accordés sur 1884 candidatures reçues. Des jeunes très impliqués puisque 52% accordent plus d’importance à leur projet qu’à leurs études. Et si toutes les entreprises créées ne perdurent pas, avoir bénéficié de ce statut est un véritable atout à valoriser sur son CV.